Toutes les luttes de l’ADDSQM s’inspirent de la Plate-forme de revendications du Front commun des personnes assistées sociales (FCPASQ).
À l’Association pour la Défense des Droits Sociaux-Québec Métropolitain nous défendons les droits des personnes assisstées sociales. De ce fait, nous avons quelques revendications quant à la loi actuelle à l’aide sociale. Voici un bref résumé de nos positions concernants divers aspects de la loi. Si vous avez plus de questions, n’hésitez pas à nous joindre!
Les personnes à l’aide sociale ont les mêmes besoins que toutes les personnes dans la société. Elles doivent dormir, manger, s’habiller, se transporter. Pourtant, à l’aide sociale, la couverture de ces besoins est inadéquate, pour ne pas dire totalement insuffisante. Ceci est légitimé par la création de divisions entre les prestataires de l’aide sociale qui catégorisent les gens en «bons pauvres» et «mauvais pauvres».
En effet, entre les personnes qui sont considérées aptes au travail et celles qui sont considérées ayant une contrainte sévère, il y a une différence de 387$ mensuellement. Qu’est-ce qui explique une différence si sévère? En effet, les personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi ont parfois des dépenses supplémentaires en lien avec leurs conditions médicales (orthèse, médicaments, etc.). Par contre, comme mentionnées plus haut, ils ont tous et toutes besoin d’un toit et de manger convenablement.
Avec le nouveau revenu de base, le gouvernement va accentuer davantage cette différence. La prestation des personnes recevant la solidarité sociale va passer de 1035$ à 1506 $ par mois en 2023. Ceci est une bonne nouvelle pour les prestataires de la solidarité sociale, mais creuse davantage le faussé entre les catégories de personnes à l’aide sociale. Pour la même période, les personnes à l’aide sociale recevront des augmentations frôlant le 1%. Une disparité énorme.
À l’ADDSQM, nous revendiquons un Revenu Social Universel Garanti qui pourrait permettre à tous et toutes de vivre convenablement et de se sortir de la pauvreté. Un revenu décent, un peu comme ce que prévoit le revenu de base (loi 173), mais pour tout le monde.
Les pensions alimentaires sont des mesures pour éviter une grande disparité entre les foyers familiaux. Or, selon le gouvernement, les personnes à l’aide sociale ne méritent pas que leurs enfants vivent des conditions optimales pour leur développement. En effet, il détourne actuellement les montants des pensions alimentaires au bénéfice des enfants en retranchant le chèque d’aide sociale des parents. Il impose une limite de 100$ par enfant des pensions alimentaires. Ceci a comme effet de créer une catégorie d’enfant qui ne mérite pas les prestations qui leur sont dues.
Il y a un autre problème avec le détournement des pensions alimentaires. Les parents monoparentaux se voient forcés de saisir l’argent réservé au bien-être de l’enfant puisque leur propre chèque ne suffit plus à payer les comptes. Disons que le parent reçoit la prestation de base l’aide sociale soit 648$ et que son enfant reçoit une pension alimentaire de 200$, la prestation du parent se verra réduite à 548$.
Cette mesure a comme effet de garder les familles dans la pauvreté, malgré qu’elles devraient recevoir une aide non gouvernementale auquel elle a droit. Les montants des pensions alimentaires qu’une famille a droit pour assurer les besoins des enfants sont dérisoires à l’aide sociale et ne représente pas du tout ce que coûte d’élever des enfants.
À l’ADDSQM, nous revendiquons l’arrêt des détournements des pensions alimentaires. Cette mesure garde injustement des enfants dans la pauvreté, encore plus que ceux qui auraient des parents qui travaillent.
Les personnes en situation de pauvreté ne peuvent pas partager leur vie en couple comme elles le souhaitent. Sur l’aide sociale, il est beaucoup plus difficile d’être en couple puisque les prestataires sont défavorisés par la loi actuelle.
Ainsi, en étant deux prestataires, les deux chèques sont fusionnés, coupés. En effet, un couple de deux personnes à l’aide sociale reçoit un chèque unique de 995 $ au lieu de deux chèques de 648 $. Une différence énorme de 301 $! Conséquemment, les deux personnes en amour se retrouvent davantage en situation de vulnérabilité. De plus, un des deux conjoints reçoit la totalité du chèque, lui donnant la liberté de distribuer l’argent comme bon lui semble.
D’autre part, dans le cas où un des partenaires travaille, cela met la personne sur l’aide sociale davantage en état de dépendance. Selon le revenu de travail de l’amoureux ou de l’amoureuse, le chèque d’aide sociale de l’autre pourrait être entièrement coupé.
Nous à l’ADDSQM, nous revendiquons une personne, un chèque. Que chaque personne à l’aide sociale ait droit au montant qui lui est dû et ce, peut importe sa situation matrimoniale.
En ce moment à l’aide sociale, une personne recevant un chèque de 648 $ peut gagner 200 $ de plus en gains de travail avant de voir sa prestation diminuée. Ce montant passe à 100$ pour les personnes qui sont prestataire du programme solidarité sociale.
Le principe des gains de travail permis nous parait injuste et contre-productif. D’une part, la personne qui voudrait travailler pour essayer de se sortir de la pauvreté se fait saper sa motivation. En effet, les fruits de son labeur sont repris par l’aide sociale quand ils dépassent les gains permis. À quoi bon allez travailler alors ?
D’autre part, le but de l’aide de dernier recours est d’éventuellement permettre les personnes prestataires à retourner sur le marché du travail. N’est-il pas illogique de les punir quand elles gagnent un salaire ? De ce fait, une personne qui voudrait s’engager dans une démarche de retour en emploi ne voit aucune incitatif à le faire et demeure donc prestataire. Cette mesure est donc contradictoire avec les dires du gouvernement. De plus, la limite de gains permise est atteinte rapidement dans un contexte d’emploi salarié. Quel travail va permettre que son employé travaille 2 journées par mois ? Par exemple, une personne décroche un travail salarié de 10 heures par semaine se ferait couper la plupart de son revenu. Pourtant, cela pourrait lui permettre de sortir de la pauvreté et tranquillement l’habitué aux réalités du marché du travail.
À l’ADDSQM, nous revendiquons l’abolition de la limite des gains de travail permis. Nous affirmons que cette mesure est un frein au retour à l’emploi et un vol de la part du gouvernement dans les poches des personnes les plus vulnérables.
Le programme Objectif emploi est un nouveau programme en vigueur depuis avril 2018. Toutes les nouvelles personnes qui font une demande à l’aide sociale sont CONTRAINTES de passer par ce programme. En plus de l’obligation de participer à objectif emplois, des manquements peuvent entrainer la coupure sur le chèque de base des personnes assistées sociales allant jusqu’à 224 $.
Les personnes sur objectif emploi ont quand même certains bénéfices à être sur ce programme. En effet, les personnes sur ce programme se voient offert trois parcours différents et reçoivent une allocation de participation en plus de leur chèque de 648$ :
Les personnes qui participent au programme Objectif emploi peuvent être coupées sur leur chèque lorsqu’il y a manquement aux obligations qui sont établies dans le programme Objectif emploi. Ces coupures sont graduelles selon les barèmes suivants :
De plus, le programme Objectif emploi peut obliger une personne d’accepter un emploi et de le maintenir. La personne va devoir justifier à son agent les raisons pour lesquelles elle refuse un emploi et/ou si elle quitte ou perd un emploi.
Comme le programme est mis en vigueur depuis moins d’un an, il est difficile d’analyser de façon juste ce programme. Pour le moment, le programme ne semble pas trop sévère, mais nous savons que le taux de chômage est présentement très bas au Québec. Ce qui mène à moins de personnes qui demandent de l’aide de dernier recours et à un marché de l’emploi moins sélectif.
Nous devons rester à l’affut de ce qui va se passer avec ce programme, car vivre avec 648 $ est déjà difficile… Imaginez avec 424 $. Les personnes qui reçoivent un montant déjà insuffisant à leur survie pourraient être prêtes à faire n’importe quoi pour augmenter leurs prestations, même si cela n’est pas dans leur meilleur intérêt.
À l’ADDS-QM, nous ne sommes pas contre ce nouveau programme, mais nous revendiquons l’abolition des coupures et l’obligation de participer à ce programme. En plus de créer une nouvelle catégorie à l’aide sociale, Objectif Emploi force des personnes vulnérables à prendre un parcours qui n’ont pas nécessairement la force d’accomplir sur le champ.
L’ADDSQM est un groupe qui milite pour l’amélioration des conditions de vie des personnes assistées sociales. Dans le contexte d’un système d’aide sociale qui opprime, qui contrôle, qui appauvrit, qui discrimine, qui écrase, c’est par la lutte et la mobilisation des personnes assistées sociales que nous pouvons obtenir des changements. Regroupées et unies, les personnes assistées sociales sont plus fortes!
L’ADDSQM travaille avec une visée de transformation sociale. Elle appuie le projet de société porté par le Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ). L’ADDSQM est aussi solidaire des luttes menées pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations qui vivent l’oppression et la pauvreté: les chômeurs, les locataires, les femmes, les travailleurs et les travailleuses à faible revenu, etc.
1970: À peine un an après l’adoption du Bill 26, des prestataires d’aide sociale mènent l’action « Détresse 26 » visant à dénoncer la perte d’acquis des prestataires veuves.
1972: C’est la naissance des « Avocates populaires », un service d’information et de référence qui vient en aide aux personnes assistées sociales.
1973: L’ADDSQM est officiellement fondée!
1975: Pour la première fois dans la région de Québec, on souligne la Semaine des personnes assistées sociales.
1975: Fondation du Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ). L’ADDSQM y est présente.
1977: Après deux ans de réflexion, l’ADDSQM se réorganise autour d’une vocation nouvelle: la lutte et la transformation sociale. Elle prend comme orientation de regrouper les personnes assistées sociales pour qu’elles puissent, collectivement, mieux défendre leurs droits et leurs intérêts, et améliorer leurs conditions de vie.
1979: Pour la première fois, une manifestation a lieu dans le cadre de la Semaine des personnes assistées sociales. On y réclame l’indexation des prestations.
1980: On commence à lutter pour le droit à la vie privée des femmes cheffes de familles. Celles-ci sont harcelées par les agents d’aide sociale.
1985: Protestations contre le Livre blanc sur la fiscalité du gouvernement péquiste considéré comme une réforme déguisée.
1986: En alliance avec le Regroupement autonome des jeunes (R.A.J.) et le Regroupement des femmes sans emploi du Nord de Québec (R♀SE du Nord), formation de « l’anti-brigade rouge » pour riposter aux enquêteurs qui brimaient la vie privée des personnes assistées sociales, les fameux « Boubou-macoutes »…
1986-87-88: Lutte contre la réforme de l’aide sociale. Malgré l’opposition de 1500 groupes, le gouvernement libéral adopte la Loi sur la sécurité du revenu qui catégorise les personnes assistées sociales selon leur « aptitude » et « disponibilité » à travailler. Lors de l’adoption à l’Assemblée nationale, une coalition d’organismes, dont l’ADDS-QM, lancent des avions de papier sur les députés.
1997: le 3 novembre, plus de 300 militantes et militants d’un peu partout au Québec, dont plusieurs de l’ADDSQM, bloquent l’accès du Complexe G, à Québec.
1997-98: Lutte contre une autre réforme de l’aide sociale. Le gouvernement adopte la Loi sur le soutien du revenu et favorisant l’emploi et la solidarité sociale, qui renforce encore davantage le « workfare » et la catégorisation des personnes assistées sociales.
1998: Dans le cadre des élections provinciales, afin d’inciter les personnes assistées sociales à aller voter, l’ADDSQM, avec le FCPASQ, inaugure la campagne « Je suis pauvre et je vote ».
2004-05: Encore une fois, on lutte contre une autre réforme appauvrissante de l’aide sociale. Le gouvernement libéral finit par adopter la Loi sur l’aide aux personnes et aux familles qui augmente encore davantage les écarts entre les catégories de personnes assistées sociales.
2006-07-08: Dans son Plan de lutte à la pauvreté, le gouvernement systématise l’appauvrissement en prévoyant l’indexation partielle des prestations des personnes assistées sociales considérées aptes au travail. L’ADDSQM organise et participe à de nombreuses actions: manifestations, campagne de fax, actions de désobéissance civile, lettres aux lecteurs, etc.
2009-03: Publication du document Les mémoires d’une lutte – Indexation.